il nous faut un pique-nique
la tendance évidente en province, c'est le pique-nique chic. jamais on baclera son pique-nique, le PN est gastronomique, point.
A Paris, le pique-nique élégant l'est de façon exceptionnelle, genre pont des arts à la rigueur champ de mars. Tant de bistrots bien plus civilisés offrent déjà cette vague impression de bonne franquette, il est inutile de sortir dans la vraie nature. En plus le vrai souci est de d'arriver à se coincer une fesse entre crottes de chien ou deux pigeons infames.
Sorti de son contexte, le Parisien ne reconnait plus ses codes: un basique triangle sur autostrade, le règne du pain de mie avachi sur une démission culinaire.
A nous autres bougnats et autres fiers provinciaux endimanchés, il nous faut:
du VIN: une petite adresse de son cru.
du FROMAGE: qui pue un peu mais pas trop pour pas avoir l'air plouc quand on claque la bise. le plus exceptionnel saint Nectaire du marché.
un PANIER: jamais de cabas. NON. l'indispensable panier en osier, déniché après une longue chine. encombrant of course, avec autant d'enfants accrochés dessus qu'une montgolfière en train d'atterrir.
une TENUE: évidemment. les occasions sont rares, on les saisit. sur-jouer.
un JARDIN: on ne le répètera jamais assez. l'été c'est une deuxième maison.
une ROBE: légère, en lin blanc par exemple.
nota bene: la photo a disparu dans mon changement d'ordi.mon nouvel ordi doit être un parisien jaloux.